Rencontre avec Artem et Bessem au pôle Ordi 3.0  de SYNTAXE ERREUR 2.0 de Gueugnon

De nouveaux visages, une nouvelle organisation aux ateliers ORDI3.0 de Syntaxe Erreur. Avec l’arrivée de BESSEM  (technicien de maintenance ordinateurs, portables…) et ARTEM (technicien smartphones…) des compétences à la mesure des demandes grandissantes  (130 passages au mois d’octobre) pour aider, réparer, conseiller et proposer du matériel reconditionne dans le cadre du numérique solidaire (Économie Sociale et Solidaire + engagements développement durable).
Ils renforcent ‘équipe des ateliers :  Dominique, Laurence, Thibault et les bénévoles du Pôle ORDI3.0.

Sourires, bienveillance, solidarité, professionnalisme, des images et valeurs partagés par notre Association dans le cadre de l’Economie Sociale et Solidaire et  nos engagements pour le développement durable …

UNE BELLE COUVERTURE MEDIATIQUE AVEC LE JOURNAL DE SAONE ET LOIRE

 

Gueugnon Deux embauches inespérées pour des missions d’intérêt public

Syntaxe erreur, association gueugnonnaise, s’emploie à réduire la fracture numérique et à rendre accessible ces technologies en milieu rural. Parmi ses actions, le reconditionnement de matériel informatique et des smartphones décolle grâce à l’arrivée providentielle d’Artem Gonodsky et Bessem Touati.

Par Charlotte REBET – 6 novembre 19:30 | mis à jour hier à 21:05  |


Nouvellement recrutés par l’association Syntaxe erreur, Bessem Touati et Artem Gonodsky sont déjà très complices et complémentaires. Malgré la barrière de la langue, leur métier en commun leur permet de communiquer. Photo JSL /Charlotte REBET

Rien ne les prédestinait à trouver un emploi à Gueugnon. Encore moins dans leur métier d’origine, la réparation et le reconditionnement d’appareils électroniques. En Tunisie, Bessem Touati avait son propre commerce d’informatique et de jeux vidéo avant de suivre sa compagne en France. Âgé d’aujourd’hui 37 ans, il est arrivé à Toulon-sur-Arroux l’année dernière.

Ukrainien, Artem Gonodsky avait lui aussi une boutique dans cette branche. « Quand ça a commencé, je suis parti », annonce-t-il dans un anglais qu’il apprend encore depuis qu’il a fui la guerre, voilà sept mois. Il a rencontré Syntaxe erreur par le biais de l’association Le pont.

« Nous avons eu beaucoup de chance de croiser le chemin de Bessem et Artem. Ce sont des techniciens très compétents dans leur domaine, ils nous apportent un savoir-faire très utile pour rendre service aux habitants de la région », résume Didier Degrange, secrétaire de l’association Syntaxe erreur. Elle compte à ce jour 12 salariés. Parmi cette équipe, Artem et Bessem ont trouvé naturellement leur place dans un atelier cerné d’écrans, place de l’église à Gueugnon. Ici, les habitants viennent pour réparer leurs équipements, ou acheter ordinateurs ou smartphones reconditionnés.

« Ce travail rend mon intégration plus facile »

Cette montée en compétences n’est pas passée inaperçue : 130 personnes se sont déplacées en octobre pour bénéficier de ce service associatif. « Nous sommes dans l’économie sociale et solidaire. Les premiers ordinateurs reconditionnés sont disponibles à partir d’environ 90 €. » Syntaxe erreur évite ainsi beaucoup de gaspillage, en plus de proposer un emploi à des personnes dans le besoin.

Artem Gonodsky, 26 ans, avait besoin d’action pour continuer d’avancer. Il répare des tablettes et smartphones. « Ce travail que je connais rend mon intégration plus facile ici. Ça reste compliqué en dehors de l’association à cause de la langue. Je n’avais appris ni le français ni l’anglais avant de venir ici. Mais les tablettes et smartphones nous aident à communiquer », sourit-il timidement. Arrivé depuis deux mois, il est domicilié à Gueugnon par la municipalité à la résidence Verte vallée.

Derrière un comptoir où l’on dépose des appareils capricieux, Bessem Touati accueille le public, puis répare lui aussi. Il a d’abord été stagiaire chez Syntaxe erreur alors qu’il suivait une formation à Montceau-les-Mines. Il s’apprêtait à intégrer l’usine Michelin de Blanzy quand Bessem a été rappelé à Gueugnon avec une proposition de contrat. « Je ne m’attendais pas à retrouver mon métier ici. Il y a beaucoup de travail, on essaie d’inciter les gens à réparer plutôt qu’à jeter », relève-t-il dans un français limpide.

La loi française va inciter de plus en plus à l’usage de matériel reconditionné. Syntaxe erreur a été reconnue comme une structure habilitée à collecter voire réparer ces appareils. Dans un autre domaine, son Repair café a déjà accueilli plus de 720 personnes depuis 2018. « On a un très gros potentiel à développer », sourit Didier Degrange.

Une association pour l’accès de tous aux technologies numériques

Forte de douze salariés et d’une quarantaine de bénévoles à Gueugnon, l’association Syntaxe erreur œuvre dans l’univers du numérique à plusieurs niveaux et sur l’ensemble du département. Elle endosse un rôle important de formation des publics éloignés des nouvelles technologies. Parfois au travers d’ateliers décentralisés, auprès des résidents des Ehpad et maisons de retraite par exemple. Dans cette vocation, Livia Giusti vient d’être recrutée en tant que conseillère numérique, un poste rétribué par l’État. Elle aura notamment pour mission d’encadrer des temps d’initiation aux usages du numérique et aider des personnes en difficulté pour faire leurs démarches en ligne.