Le projet est relancé en 2022 !

 

A l’initiative de David, venu nous rencontrer et nous expliquer son parcours suite à un accident du travail et une amputation de son bras droit il souhaite oeuvrer pour que des personnes et en particulier des enfants puissent se voir équiper d’un appareillage pour leur permettre de « vivre normalement » avec tous leurs membres …

 #syntaxe erreur 2.0 et son FABLAB, avec ses équipiers et ses outils vont répondre présent en accueillant David comme adhérent à l’association et travailler avec lui et le réseau des FABLABS, des Fondations (exemple réseau des FABLABSOLIDAIRES d’ORANGE) sur ce grand projet…

Un bel article du JOURNAL DE SAONE ET LOIRE

Amputé, David Petozzi veut rendre l’appareillage accessible aux enfants

Il y a un an, David Petozzi perdait son avant-bras dans un terrible accident du travail. Désormais muni d’une prothèse myo-électrique, il porte un projet : rendre possible l’appareillage aux enfants. Dans cette optique, il compte réaliser un prototype avec le concours du fab lab de l’association gueugnonnaise Syntaxe Erreur.

Par Noémi PREDAN Hier à 19:31 – Temps de lecture : 4 min | Vu 556 fois
Entouré des “makers” de Syntaxe Erreur, David Petozzi espère concrétiser son projet ici, au sein du fab lab.  Photo JSL /Noémi PREDAN

 

Aujourd’hui, David Petozzi est en vie. Et cela semble suffire à son bonheur. Pourtant, son destin a basculé un certain 17 mars 2020. Ce jour-là, la France plongeait dans un confinement sans fin. Pour ce Parodien de 42 ans, cette date remémore un accident effroyable. Employé aux abattoirs de Paray-le-Monial, il voit son avant-bras droit happé par une chaîne de production. Héliporté vers le CHU de Dijon, il est opéré à trois reprises en cinq jours. « On m’a transfusé 18 fois. Au départ, on a tenté de me réimplanter mon bras. » L’opération est d’autant plus incertaine que des artères ont été sectionnées dans l’accident. Au bout de trois jours, il faut se rendre à l’évidence : « j’ai été victime d’une hémorragie. Si je voulais garder mon bras, on me proposait de prendre des médicaments antirejet pour le restant de mes jours. À ce moment-là, on se pose plein de questions : est-ce que je pourrais serrer ma femme dans mes bras ? Est-ce que je pourrais soulever mes enfants ? »

Un appareillage à 36 000 €

Pandémie de Covid-19 oblige, il restera seul dans sa chambre d’hôpital durant trois mois. L’épreuve est terrible, le séjour interminable, mais David peut au moins prendre le temps de la réflexion : il se fera appareiller. Quatre mois après l’accident, il bénéficie d’une prothèse provisoire. Aujourd’hui, il se familiarise avec une prothèse myo-électrique , des électrodes placées à la base de son avant-bras lui permettent d’utiliser sa nouvelle main : « C’est très intuitif, même si cela demande de l’apprentissage, surtout pour les prises qui sollicitent de la précision. » Cet outil indispensable à son quotidien coûte 36 000 €. La totalité est prise en charge par la Sécurité sociale. L’histoire aurait pu en rester là, avec le soulagement de renouer progressivement avec les gestes d’un père de famille. Même si des douleurs à l’épaule viennent désormais lui rappeler que la manipulation d’une prothèse d’un kg requiert des compensations physiques.

Les plans d’une prothèse trouvés sur internet

Avant d’être appareillé, David Petozzi avait passé des heures à naviguer sur internet. C’est là qu’il tombe sur les plans d’un Japonais qui livre tous les éléments nécessaires à l’élaboration d’une prothèse. « Pour résumer, il dit que ‘‘ceux qui le souhaitent, peuvent se servir de ces données’’, gratuitement. » Pièce par pièce, toutes les cotes sont disponibles. David aurait pu oublier cette option, une fois doté de sa prothèse. Mais il se remémore son parcours de vie : plus jeune, il a passé sept années en Afrique. Chez lui, remonte l’image d’enfants nés avec une agénésie, soit l’absence d’un membre. « Quand j’avais mes deux bras, je ne les voyais pas trop. Et puis, finalement, ça me touche. Pourquoi eux, ne seraient pas appareillés ? » La raison est, pour partie, économique : compte tenu de la croissance, l’enfant devrait bénéficier d’un appareillage chaque année. « La sécu refuse ça. Moralement, je trouve que c’est limite. » Aujourd’hui, David Petozzi compte créer une association afin de remédier à cette situation. En lien avec le fab lab de Syntaxe Erreur, il espère donner de l’espoir à des enfants privés de membres.

« Nous offrons un outil et des ressources pour réaliser un prototype »

« Ce n’est pas si complexe de faire des pièces complexes ! » En service civique à l’association Syntaxe Erreur, Benoit Fournal est déjà prêt à se lancer dans le projet d’impression d’une prothèse. Toutes les informations nécessaires sont disponibles en « open source » sur internet : elles sont utilisables, sans avoir à débourser le moindre euro. Avec l’impression 3D, David Petozzi ne promet pas un appareillage aussi sophistiqué que celui qu’il présente depuis quelques mois. « L’idée, c’est de proposer un appareil 100 fois moins cher », précise le Parodien. 20 € de plastique, 150 € d’éléments électroniques et surtout 100 heures d’impression : voilà pour l’ordre de grandeur d’un tel chantier. « Mon objectif, c’est de voir si c’est faisable et vérifier si le produit final tient toutes ses promesses. L’équipe est dynamique, c’est prometteur. » Surtout, elle recèle de compétences complémentaires qui permettent d’envisager le projet avec envergure.

Comment articuler les doigts ?

Toutefois, Syntaxe Erreur n’a pas pour vocation à produire des prothèses en série, et encore moins de les commercialiser. Il se veut simplement comme un laboratoire. « Nous offrons un outil et des ressources pour réaliser un prototype, prévient le président Gilles Prost. Nous sommes là pour aider à développer son projet. » Imprimantes 3D, découpe laser : les possibilités sont multiples. « L’idée est de créer un groupe de travail. Le but des fab lab, c’est aussi de mettre les gens en réseau », en s’inspirant de ce qui pu être impulsé sur d’autres sites. Comment articuler les doigts ? Voici l’une des questions qui pourra être résolue grâce à la mise en commun d’expériences passées.